LES SYMBOLES PRESENTS
DANS LES MANDALAS
A l'image de Bouddha qui aimait
à s'exprimer par paraboles,
le bouddhisme a très tôt
utilisé les représentations symboliques,
qu'elles soient artistiques ou culturelles.
En dépit de la constante
évolution de la doctrine, certains symboles,
tels que le mandala, la roue de la loi ou le
lotus,
sont demeurés invariables, comme
s'ils contenaient en condensé les lignes de force du
bouddhisme.
La roue
La roue est l'emblème de la
doctrine bouddhique.
Rien ni personne ne peut prétendre se
situer en dehors de cette roue, communément appelée
"roue de la loi" ou "roue du savoir".
"L'espèce humaine est l'une des dents
de cette roue " dira le dalaï-lama.
Tandis que le cercle est
considéré à l'origine comme statique,
les rayons de la roue, en lui permettant de
tourner,
lui confert une valeur symbolique dynamique
comparable à celle du cycle du devenir.
Elle symbolise plus largement
l'ensemble du cosmos et de ses
développements cycliques.
Sa circonférence extérieure
est le signe du monde manifesté qui ne cesse de "rouler",
c'est-à-dire de se transformer sans
arrêt,
tandis que son moyeu est le centre à
partir duquel s'est développé la manifestation.
Dans ce centre de la roue se tient, selon le
bouddhisme, le Chakravarti,
"celui qui fait tourner la roue",
c'est-à-dire le Bouddha entré
au nirvana.
Symbole de la perfection, elle est
composée de huit rayons, correspondants,
d'une part aux 8 voies que l'on peut
emprunter conduisant à l'éveil et,
d'autre part aux 8 directions qui sont
celles de la rose des vents.
Mise en mouvement par le premier sermon de
Bouddha,
la roue de la loi libère l'être
humain de l'épreuve de la souffrance.
L’arbre
Elément essentiel de
l'iconographie bouddhique,
l'arbre accompagne deux moments essentiels
de la vie de Bouddha.
Sous un figuier, il a la
révélation de la véritable nature
de la souffrance terrestre et des moyens de
la combattre.
Cinquante années plus tard,
alors que Bouddha accède au nirvana,
l'arbre au pied duquel il est
allongé, se met à frémir.
Emblème de l'illumination spirituelle,
l'arbre a été parfois
symbolisé sous la forme d'un parasol.
Avec ses racines plantées dans la
terre et ses branches dirigées vers le ciel,
l'arbre incarne au même titre que
l'homme "l'être des deux mondes"
et la création qui unit le bas et le
haut.
Il faut aussi signaler le symbole
particulier de l'arbre inversé
qui pointe ses racines vers le ciel et
déploie sa ramure sur la terre,
que l'on trouve dans les plus vieux textes
de l'Inde.
L'arbre indique dans ce cas l'origine
céleste de l'homme et
l'invite en se libérant de ses
attaches terrestres,
à redécouvrir en lui,
derrière le voile de l'illusion,
ce ciel intérieur.
Le lotus
Dans les pays du sud de la
Méditerranée comme en Asie,
le lotus a une valeur égale à
celle de la rose ou
du lys en Europe.
Selon la mythologie hindoue, le
créateur du monde,
Brahma, était né d'une fleur
de lotus,
qui avait elle-même poussé sur
le nombril de Vishnou
alors que celui-ci dormait sur l'eau.
Le maître qui a introduit le
bouddhisme au Tibet (VIIIè siècle) porte le nom de
Padmasambhava,
"celui qui naquit du Lotus".
Selon la légende, à chaque pas
que Bouddha faisait lorsqu'il était enfant,
une fleur de lotus surgissait à ses
pieds.
Outre le pouvoir de création et la
compassion, le lotus symbolise la connaissance qui,
au fur et à mesure es
réincarnations,
permet d'atteindre le Nirvana.
Dans la tradition bouddhique, cette plante
est un symbole de l'aspiration à la pureté.
De même que le lotus prend racine dans
le limon et s'épanouit au soleil,
tout être humain peut accéder
à l'éveil,
quelle que soit sa condition.
Dans l'iconographie bouddhique,
Bouddha et les bodhisattva sont
fréquemment représentés assis sur un lotus,
posture qui symbolise l'atteinte de
l'illumination.
Dans la pratique du yoga,
la maîtrise et la régulation
des courants d'énergie corporelle
qui nous irriguent est comparée
à l'éclosion d'une fleur de lotus
sur le sommet de la tête.
On peut aussi donner une
interprétation psychanalytique des pratiques du tantrisme,
en considérant qu'il s'agit de la
vision spirituelle
d'une union sexuelle entre la fleur et
l'énergie masculine.
L’eau et la lumière
En hommage à Bouddha,
lumière infinie,
les fidèles déposent des
bougies sur les autels.
La lumière est à la fois le
chemin et le terme du chemin,
celle qui éclaire notre vision du
monde et la réelle nature de l'éveil.
Egalement objet d'offrandes,
l'eau symbolise l'attente de la
guérison et de la satisfaction des voeux.
Dans le bouddhisme Zen,
elle est support et symbole de la
méditation:
la pureté et la
sérénité auxquelles l'eau permet d'accéder
sont souvent illustrées par un lac
immobile.
Le lion
Né dans un contexte rural,
le bouddhisme ne pouvait manquer de faire
référence à des images animalières.
Le lion, symbole de la puissance,
a ainsi été longtemps
associé aux différentes images de Bouddha,
sous forme de trône.
Par la suite, il devient la monture
réservée
de certaines divinités bouddhiques.
Au Japon, connu sous le nom de chien de
Bouddha,
le lion a souvent pour fonction de garder
l'entrée des temples.
L'astrologie lie la constellation du lion au
soleil.
Cette assimilation se fonde en premier lieu
sur la force de l'animal,
sur la couleur brun-roux de son pelage,
et enfin sur la crinière du lion,
qui semble rayonner.
Selon E. AEPPLI, quand le lion
apparaît dans un rêve
"en dressant son imposante tête
animale et masculine,
il impressionne à ce point le
rêveur que ce dernier prend conscience de porter en lui
une pulsion d'une grande violence et
longtemps refoulée qui,
sous la forme d'une énergie sauvage
et débridée
ne demande à présent
qu'à se manifester.
Cette énergie une fois
libérée,
il sera en mesure de contrôler ses
pulsions".
Les nagas
On constate que, dans de nombreuses
cultures,
le serpent symbolise les enfers ou le
royaume des morts,
probablement à cause de son mode de
vie caché dans les replis de la terre,
mais aussi en raison de sa faculté
apparente à se rajeunir lors de la mue
qui introduit l'idée de renaissance.
Animaux privilégiés de la
mythologie indienne
en tant que "gardien des trésors de
la terre"
et objets d'une véritable
vénération,
les naga, à mi-chemin du dragon et du
serpent,
sont très vite intégrés
dans la religion bouddhique.
A leur tête, se trouvent les nagaraja
(ou rois des serpents) auxquels est assignée,
comme aux lions, la fonction de gardiens des
temples.
Ils servent aussi d'ornementation pour
symboliser
le passage d'un lieu à un autre.
Les offrandes
Les offrandes, déposées sur
les autels des temples
ou au pied des monuments funéraires,
représentent l'une des formes de
dévotion les plus courantes,
au même titre que les dons aux
monastères et l'écoute des sermons publics.
Il s'agit généralement
d'encens, de bougies ou de fleurs,
qui symbolisent le parfum et la
lumière émanant de Bouddha lui-même.
Les fidèles complètent leurs
offrandes par des prières
et des inclinations devant les images
sacrées.
Les chapelets et les moulins
Le mala et le moulin à
prières accompagnent nombre de bouddhistes dans leurs
dévotions.
Composé de 108 perles,
le mala permet au fidèle de compter
le nombre de fois
où il prononce le nom de Bouddha ou
une syllabe sacrée comme les mantras.
Le moulin à prières contient
une bande de papier sur laquelle
sont imprimés les mantras que le
fidèle répète inlassablement,
à chaque tour du manche.
Le moulin à prières est
surtout utilisé au Tibet.
© Paroles
d’Images & Encyclopédie des symboles
© "Le voyage au centre du
soi" Patrick Mandala
Pour en savoir plus sur la signification des couleurs et des formes...